dimanche 5 juin 2016

Olfactorama 2016 : L'heure tourne...

Harold Lloyd, Safety Last ! , 1923



      ... Et oui le temps passe, je m'accroche et je plonge dans la suite de la sélection. Je dois tout d'abord choisir par quel bout je vais prendre tout cela. La raison me pousse vers un certain ordre mais l'envie fait tout à l'envers.
       En réalité je crois n'y avoir même pas pensé sérieusement, j'ai juste foncé pour être débarrassée de cette catégorie qui me fait toujours un peu peur, allant jusqu'à oublier qu'elle existe encore de nos jours. Mais c'est parti, voici donc mon nez dans les M :



MASCULIN : 

M1 : Il ressemble à une piste d'atterrissage que je connais mais dans un autre pays. Ici le vent souffle plus fraîchement en faisant tourbillonner les épices dans la poussière... Le mirage d'un bel aviateur encore sale mais déjà propre.

M2 : Ho putain, j'adore ! L'impression d'être dans une maison connue dont on découvre une pièce secrète. Peut être justement un peu trop esprit "maison" d'ailleurs, mais alors on s'en fiche complètement tant c'est agréable !

M3 : Prenons un Dragibus et laissons le tomber dans la crème Nivéa. Bel effet qui donne envie de sucer un bonbon mais qui ne donnera certainement pas à monsieur la même faveur car l'estomac pourrait ne pas être loin des lèvres, ce qui avouons le, rendrait l’exercice périlleux...

M4 : Pourquoi tant de haine ? Bon d'accord j'ai aimé ce qu'il fut dans une autre vie (la sienne et la mienne) mais il ne suffit pas d'un twist nouveau pour retrouver ses amours ! Là, le déroulé de vie masculine entre l'acné testostéronnée au Macumba et la chemine blanche ouverte sur poils grisonnants chez Barclay est assez brutal.
     



      Ensuite, sachant déjà celui que je voulais garder pour la fin, j'empoigne les F :

FEMININ :

F1 : Sur un petit chemin, écrasant les herbes, froissant les bourgeons des buissons... Patatras ! Un caillou et je tombe la tête la première dans le gâteau. Quel dommage ! j'étais bien dans ce joli décor. Heureusement il reste à peu près comestible ce gâteau (enfin faut pas trop racler non plus ! )

F2 : Voilà ! Ça c'est un vrai beau chemin ! Terre et herbe à la tombée de la nuit, la chaleur emmagasinée qui pulse encore un peu. Comme il fait bon vivre. Il me semble tout simple, ultra facile et j'aime ça. Mais je me demande bien ce que c'est car il me fait penser à un disparu de longue date et à un bien trop récent pour cette promo...

F3 : Non merci. C'est classique, ça cocotte un poil sans poil comme un lifting dans Brazil.

F4 : Mais il est kromignon ce beau bébé biberonné façon cologne, on pourrait presque sentir un souvenir de vomi laiteux au loin. Enfant ou pâtisserie, c'est d'un ennui...

F5 : Je ne vais pas aller loin : ça pique et ça écœure. Que demander de plus ? Que cela cesse. Ce qui arrive assez vite, du moins ça se calme, et il semble que seul l’écœurement persiste. J'avoue tout de même qu'un truc (que je ne définis même pas) ne me déplaît pas tant en fait.


   

    Et enfin, la catégorie qui me rend le plus impatiente, car c'est bien tout ce que je demande à un parfum, les E :

EMOTION :

E1 : La main plonge dans le sac et sort un vieux rouge à lèvre, superbe moment suspendu... Puis elle trouve un paquet de croquants amande-noisette. Elle était si jolie... Puis elle a mangé trop de gâteaux.

E2 : Frotter un animal avec du persil est il considéré comme de la maltraitance ?  Au départ oui sans doute, ça pique. Mais finalement lorsqu'on le recouvre d'une serpillière moisie pour le consoler ça passe plutôt très bien.

E3 : Luxe et volupté. Peau et soleil. Fourrure et sexe. Addictif comme une trace de débauche, élégant comme une nuque de danseur (oui!). Une richesse folle, facettée et ambiguë.

E4 : Formule qui pique numéro 267... Je suis sur un bateau avec ses sièges en plastique, son essence, son vernis, la mer. C'est chaud mais inanimé. Un effet manqué sans aucun doute, je ne suis absolument pas où je devrais.

E5 : Comme c'est étrange. Plein d'informations contradictoires, une heureuse foire où les autos tamponneuses sont reines. Des choses que j'aime se heurtent à d'autres que je n'aime pas du tout. Je ne sais pas si j'aime donc : c'est comme déguster, avec des couverts en plastique, des fines de Claire aux gariguettes sur tian de courgettes aux abricots.




       
J'en ai reconnu bien moins que la fois précédente et certains ne sont que de pures déductions.  Il y en a même un qui me trouble beaucoup car je pense le connaitre et normalement je l'aime vraiment énormément, mais là un truc, qu'habituellement je n'ai pas, me saute dessus et casse tout... Très étrange, sans doute une erreur de ma part... Mais quand même ça me désole, vivement que cela soit tiré au clair !
       Il y a une catégorie dont je n'ai pas parlé car sa découverte se fait de façon différente et je livrerais trop de secrets à m'expliquer. J'y reviendrai peut être dans un compte rendu !
       Maintenant que j'ai livré mes premières impressions, sans rien analyser, de façon totalement spontanée, il va me falloir reprendre tout ça avec plus de précision et de calme. Et enfin je n'aurai plus qu'à faire mes choix. Certains sont évidents d'autres pas du tout et parfois, pour couronner le tout, cœur et raison s'affrontent... Tic tac, tic tac... Je m’attelle à la réflexion et ne lache rien!











Addenda :
Voici les noms des parfums qui ont été testés en aveugle

M1 : Infinity Spices, Mercedes Benz
M2 : Equipage Géranium, Hermes
M3 : Habit rouge dress code, Guerlain
M4 : Au masculin Extreme, Lempicka

F1 : Must Gold, Cartier
F2 : B Balenciaga, Balenciaga
F3 : Narciso, Narciso Rodriguez
F4 : La fille de l'air, Courrèges
F5 : Aromatics in white, Clinique

E1 : Oriental Express, Mugler
E2 : Palissandre d'or, Aedes de Venustas
E3 : Tabac Tabou, Parfum d'empire
E4 : Tellus, Liquides imaginaires
E5 : Succus, Liquides imaginaires

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