samedi 1 juillet 2017

Olfactorama 2017 : Éventail parfumé



Eventail Sylvain Le Guen. Photo Stephen Jackson





               Depuis quelques jours L'Olfactorama dévoile les noms des parfums qu'il a sélectionnés tout au long de l'année 2016. Entre mainstream et niche, "junk smell" et "über arty", tout y passe avec comme seule contrainte : la beauté du jus.
               Personnellement ces derniers temps, depuis longtemps, j'ai l'impression de n'avoir quasiment rien senti. Manque de temps, d'envie... Ou peut être simplement manque d'enthousiasme face à des sorties qui ne m'ont vraiment pas excitée. A peine senti, déjà disparu de ma mémoire. Mais peu importe j'ai eu droit à ma session de rattrapage grâce à la dégustation à l'aveugle proposée par L'Olfactorama !
             Cette année j'ai reconnu au mieux trois jus, et encore je risque de mentir. Pourtant en découvrant les noms force est de constater que j'avais déjà bel et bien mis une narine sur au moins plus de la moitié...

              Alors voilà : parmi cette sélection il y a eu des horreurs laissant jaillir un "Pourquoi tant de haine ??? Il faut arrêter là !!!". Les goûts, les couleurs, blablabla, je sais bien... Mais qui peut bien vouloir sentir le Flanby oublié dans un taxi sous un sapin désodorisant ??? Personne de sain d'esprit en tout cas. Puis il y a eu aussi des choses qui m'ont intriguées, flirtant avec des ressemblances ou des accords étranges. Mais malheureusement cette fois ci je n'ai  pas eu ce cri du coeur, "Ho Putain", qui témoigne chez moi d'un réel émerveillement face à la beauté d'un parfum.
             En fait j'ai souvent eu l'impression d'être dans une soirée à thème "Pressing". Si je reprends mes notes je vois :
Chez les Virtuoses  : " Pressing sale pour sirop aux fruits tournés... Reste une chemise rose tout droit sortie du pressing" (oui dans mes notes je me répète)
Du coté de l'Emotion : " Robe à paillette corail passée au pressing"
Le Masculin me présente : "un vieux beau qui tente de se faire repasser au pressing"
Les Féminins se disputent avec : "Voiture à la fraise ou pressing à la fraise ? "  face à "crème caramel dans auto tampon = la Pépette au pressing".  J'ai aussi eu un petit "Jardinet froissé à thème pressing champêtre", celui ci est tout de même noté comme plutôt joli !

 ... Et là, remarquant que les femmes se trouvent envoyées au pressing si souvent, j'ai envie de vous inviter à lire si vous la trouvez la chronique de Nicolas Bedos "Parfums de femmes" dans le Elle du 22 novembre 2013...


          Mais dans cette sélection il y avait aussi un parfum sur lequel je lorgnais depuis un moment. Je le testais régulièrement, sur touche, sur peau. Je n'arrivais pas à départager la part qui me freinait le plus : son prix ou son odeur. Et ce parfum, à l'aveugle je ne l'ai pas reconnu. Des mois le nez dessus à tergiverser et là rien de rien à l'aveugle ! Ce que j'ai noté sur lui ? "Frais et si gentil... Senti 1000 fois. Agréable".  Je me tâte depuis des mois à sortir plus de 90€ pour du gentil commun agréable... Comme il est bon de se faire remettre les idées en place. Très énervée je fus, et au fond de moi je soupçonne encore la trace d'une envie de l'avoir.

          Au milieu de tout cela, ce qui m'a réellement marqué cette fois ci plus que les précédentes année, fut le choix à faire dans la catégorie Virtuose. J'arrive assez bien à faire la part des choses (un peu comme un fast food face à un burger maison ) et jusqu'à présent mes "virtuoses" n'étaient jamais trop éloignés de mes goûts. Mais là, la qualité m'a attaquée du coté d'une note que je déteste. Je me suis retrouvée face à un parfum que je ne porterai jamais et qui m'énerverait sérieusement si je devais le côtoyer ne serait ce que quelques minutes... Et pourtant il est fascinant. Tout son déroulé est absolument incroyable : il se joue des interprétations, il semble déguiser ses véritables aspirations, il transpire une personnalité trouble sous des atours... Mièvres ? Ingénus ?

       
         Finalement ce que je retiens de ces propositions c'est que je dois remercier infiniment L'Olfactorama pour deux raisons : tout d'abord pour l'économie de mes saints deniers dans un parfum que je n'ai même pas reconnu ! Mais surtout pour une envie étrange...  Celle d'écrire, pour la première fois, tout un article sur un parfum que je n'aime pas mais que je trouve tellement intéressant.

       Et puis cette année ce qui a provoqué un réel petit coup de cœur est... Une bougie ! Preuve que le parfum peut faire des merveilles sous toutes ses formes et ça, c'est tout simplement un pur délice.



Candelier, Takeshi Miyakawa. 






2 commentaires:

  1. Declinaison de pressing !!! Où sont les blanchisseuses d d'antan .... et les parfums .... quel plaisir, rare ces derniers temps, de vous lire, vous me manquez,
    La passante

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  2. Les blanchisseuses semblent reconverties en parfumeuses oui ! C'est un peu désolant, mais parfois, rarement, le pressing est un peu délabré et réussit la prouesse d'offrir une histoire pas si claire...
    Au plaisir de vous croiser chère passante, je vais tacher d'être plus assidue ;-)

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