Un de mes recoins |
Et ça c'est un pur bonheur pour la passionnée de parfum que je suis ! Chez moi tout se côtoye sans retenue : les classiques, les niches, les quatre sous, les trop chers, les vintages disparus ou pré-reformulation, les cultes, les décriés... Juste le plaisir au gré des envies, dans toutes les "familles", tous les "genres". Même si je dois bien confesser une restriction tout de même : les gâteaux et les lessives ! C'est une histoire impossible entre eux et moi, on ne se raconte rien d'intéressant, sentir le gourmand ou le propre est totalement absurde pour moi... Enfin, je suis sure de pouvoir trouver aux confins de mes armoires quelque chose qui s'en approche mais de là à l'avouer ce n'est pas dit !
En revanche avouer sans fard mon faible pour les parfums de culottes émues, bien plus que pour les jardins entretenus, est très facile ! Sans doute ma relation charnelle aux odeurs, c'est animal. Le corps, ce qu'il en émane, ce qui le sublime, sans masque.
Parfums et odeurs sont un transport permanent, une explosion d'images, de couleurs, de voyages. Découvrir sans cesse, sans dogme, dire pourquoi pas à tout (sauf donc aux gâteaux que je réserve à mes fesses et aux lessives que je réserve à mon linge ! ), c'est ce que j'aime, sentir et ressentir, un flacon, une herbe, une matière, une rue...
Et les rues de Paris sont pleines d'odeurs : de la friture des fast food qui s'incruste comme de la poix aux croissants chauds qui réconfortent, des gaz d'échappement aux parcs fleuris, des façades ravalées de solvants aux boutiques désodorisées à la cerise... Je connais par coeur : ici je fais un détour pour ignorer l'écoeurant magasin "top la mode trop fun les cosmétiques", puis je change de trottoir pour profiter des freesias du fleuriste, je sais que là je n'échapperai pas aux relents d'urine, mais heureusement je me vautrerai dans les épices et l'encens vingt mètres plus loin !
Parfois aussi Paris a des surprises, magistrales, auxquelles on ne s'attend pas.
Une balade par une après midi tiède, ensoleillée, légèrement moite, du vent léger et l'atmosphère qui bascule en un instant : je suis envahie par le box, le crottin, le foin, le cuir, le cheval... Une merveille presque surréaliste au coeur de la ville, une fenêtre où s'engouffre, sauvage, l'odeur des écuries de la Garde Républicaine. Ça transpire juste sous mon nez. Un trésor au coeur d'un immense bâtiment s'infiltre dans la rue...
Fenêtres sur écurie |
Je ne suis pas seule à me promener. Derrière moi le clac-clac-clac de talons. Une femme passe les bras chargés. Une seconde, peut être deux, et je comprends ce qui l'encombre : un immense bouquet de lys se répand dans les airs, violent, toxique, il laisse l'écurie sur le carreau.
Et puis le moment précieux, celui qui se grave dans mes cellules : le cheval et le lys en équilibre, apaisés après une danse torride, l'instant où la rencontre est accordée...
Peu à peu l'odeur s'estompe mais elle reste accrochée, fantômatique, à mes vêtements, à ma peau, familière.
Cette histoire, entre violence et douceur, c'est le germe de Lys Epona.
Bravo pour cette démarche et cette passion qui permet créativité et mise en avant de l'odorat dans tout ce qu'il peut représenter : une odeur, une fleur, une impression...
RépondreSupprimerJ'ai hâte de sentir ce Lys Epona, et de lire les billets qui accompagneront sa sortie ;)
J.
Merci beaucoup!
RépondreSupprimerEt moi j'ai terriblement hate de pouvoir le faire sentir et d'avoir vos avis :-)
Jolie déambulation parfumée. Ça fait plaisir de lire une nouvelle plume sur les parfums et une voix différente.
RépondreSupprimerJ'ai hâte moi aussi de découvrir l'ultime version de ce lys prometteur.
VH
Merci VH
SupprimerJ'espère que cette version plaira à ton nez!
Félicitations pour le bébé poney dont j'attends la naissance avec impatience, et merci pour cette plume toujours si stimulante, sur ce blog et ailleurs!
RépondreSupprimerTiepolo
Tiepolo, ceci est un étalon voyons :-p
SupprimerMerci!!!
Bravo m'sieur l'inspecteur :-)))
RépondreSupprimerMerci La Blonde :-)
SupprimerFélicitations ! J'ai hâte de sentir le futur champion...
RépondreSupprimerOlymp
Ha entre "champion" et "prometteur" je n'ai absolument aucune pression, non non non...
SupprimerMerci :-)
Bravo pour cette poésie! Le lys et le cheval en équilibre, j'ai tout de suite pensé à Ferme tes yeux de Jar.
RépondreSupprimerMerci Hermeline!
SupprimerFerme tes yeux et son bouquet blanc terriblement animalisé, son caractère vintage, sa densité... Un superbe jus! Jar a réussi de belles choses hors du "gout du jour", quel plaisir!!!
Voilà ce que j'attendais depuis des lustres: un lys cavalier _sens propre et figuré_:) Il devait exister un jour car un lys qui a du chien (enfin du cheval ;o)) manquait cruellement à la parfumerie, alors merci et bravo pour cette naissance <3 et en espérant pouvoir sentir la tite merveille "binetôt" comme dirait un certain parfumeur ;) lyslily
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Supprimer(je ne sais pas ce que j'ai fabriqué, je dois corriger mes fautes de façon trop expéditive je pense!)
SupprimerLyslily, et bien ce sera un beau challenge de te convaincre ;-)
La lecture est aussi agréable que le plaisir olfactif ;-)
RépondreSupprimerL'équilibre est une notion très "artistique" et presque alchimique....proportions et harmonie...voilà de belles théories
Lapraline
Merci Lapraline :-)
RépondreSupprimerHa la notion d'équilibre... Ce point suspendu, entre science et philosophie, art et nature, beau et laid, des codes si prècis pour une appréciation si personnelle... Oui, totalement alchimique meme cette confrontation qui tente d'aboutir à un ajustement idéal!
Merci beaucoup de votre petit mot. Et surtout de ce partage sur Relique d'Amour. Cela me permet de découvrir ce blog.
RépondreSupprimerÀ bientôt
La Dame en Noir